Corse Santé 33 - La Corse et la crise |
Les entreprises en CORSE
A la suite de la publication, par l'INSEE, le 31 janvier dernier d'une étude nommée "Créations et créateurs d'entreprises - Enquête de 2007 : la génération 2002 cinq ans après", un collaborateur de Cuurdinazione Corsa nous propose de faire un point sur la santé insolente des entreprises corses de cet âge. Voici son texte [Mini. Tout va bien Cuurdinazione Corsa du 07/02/09 13:49].
Si l'on observe les chiffres données globalement par cet institut, on constate en effet que paradoxalement la Corse est l'une des régions pour lesquelles le taux de vitalité "5 ans après" est le plus élevé, ainsi avec 58,4% des 514 entreprises créées au premier semestre 2002 toujours existantes en 2007 la région occupe la deuxième place à l'échelon national, Outre-Mer compris, juste derrière le Limousin et ses 58,8% de survivantes. On aura certes beau jeu de dire que la vitalité des entreprises est généralement plus importante dans les régions pauvres compte tenu du fait que le tissu économique permet la subsistance d'entreprises de petite taille mais ce score reste intéressant. Un taux plombé par les femmes Si 60,7% des 356 entreprises créées en 2002 par des entrepreneurs de sexe masculin sont toujours "en vie" cinq années après, le taux est moins flatteurs s'agissant des 158 créées par des femmes puisqu'il s'établit à 53,2%. Les vieux ne sont pas, encore, périmés Les informations s'agissant des capacités de nos seniors semblent vraies, 58,7% des entreprises crées par des personnes âgées de plus de 50 ans sont ainsi encore en exercice en 2007. Ce taux n'étant battu que par les tranches d'entrepreneurs âgés de plus de 30 ans et de moins de 45 ans (au moment de la création d'entreprise). Le ponpon est décroché par les jeunes créateurs d'entreprise, lesquels âgés de moins de 25 ans ont vu seulement 42,9% de leurs entreprises perdurer, ce qui doit être rapproché du fait que les choix politiques font que ces jeunes créateurs sont justement ceux qui bénéficient du plus d'aides à la création (si,si). Les sociétés ont la côte Selon cette étude en effet 68,1% des entreprises créées sous forme sociétale existent toujours contre 53,7% des entreprises créées en nom propre. Inutile pour autant qu'elles soient la filiale d'un grand groupe pour être pérennes, en effet il y'en a tellement peu dans ce cas que le taux à été considéré comme non significatif. Par ailleurs, et selon les statistiques dévoilées il ne faut pas hésiter à embaucher, du moins à créer une entreprise qui ne visera pas à terme qu'à assurer la subsistance d'une seule personne, puisque ce sont celles qui ont des salariés qui durent le plus dans le temps. Le commerce, lui, n'a plus la côte C'est en Corse que l'on trouve les salaires les plus bas, c'est donc forcément le commerce qui semble voué à en supporter les conséquences ainsi seulement 44,8% des entreprises du secteur commercial existent encore cinq ans après leur création. Il peut être amusant de constater que ce n'est pas le secteur dit de la "construction", qui lui a fortement augmenté ses marges dans l'intervalle, qui en profite mais ceux de l'industrie (!), avec 68,6% et des "autres services" avec 66,5% de survivance. Ce dernier taux venant sans doute confirmer que les informations véhiculées ces quelques 10 années s'agissant d'une forte demande à venir dans les secteurs des services à la personne furent judicieux. Faut pas être sorti de Saint-Cyr ? Et bien non, nul besoin de qualification, ou du moins de diplômes universitaires pompeux pour créer son entreprise, toutefois s'agissant des chances de succès il vaut mieux, ainsi 66,2% des entrepreneurs qui étaient titualire d'un diplôme supérieur au bac ont vu leur entreprise perdurer (52% pour les "sans diplômes" à titre de comparaison). A noter d'ailleurs que les formations si elles ne sont pas toujours obligatoires semblent être nécessaire ainsi 66,32% des entreprises dont le dirigeant à suivi une formation ont perduré contre 57,2% pour les entrepreneurs n'ayant suivi aucune formation. A noter sur un point connexe que la prise de conseils préalables à la création ou durant la vie de l'entreprise est également un bon point mais que, toutefois, il faut éviter de prendre conseil auprès de son entourage familial ou personnel, même si le taux avoisine les 60% de survivance, et surtout fuire les conseils des "organismes spécialisés dans la création d'entreprise" (ca va leur faire de la pub) avec lesquels le taux est de seulement 47,4%. Mieux vaut ainsi prendre l'avis et l'opinion de l'entourage professionnel (on suppose qu'il s'agit de celui du secteur d'activité projeté) ou avoir recours à des conseillers professionnels en gestion et création d'entreprise ; dans ces deux derniers cas le taux est supérieur à 70%. En conclusion Si le coeur vous en dit et que vous vous trouvez conforté dans votre désir de vous lancer vous aussi à votre compte, après avoir lu ces quelques lignes qu'on aurait pu appeler le "petit guide du créateur d'entreprise en Corse", nous vous invitons, pourquoi pas, à lire l'étude complète disponible sur le site de l'INSEE. Enfin, pour synthétiser tout ce qui précède en quelques mots il convient donc de dire : si tu es une fille âgée de moins de 25 ans, que pour créer ton entreprise de vente de doudounes tu écoutes ta mère ou tes copines, que t'as pas de diplômes par ce qu'on t'as dit au Lycée que t'étais la plus belle et que tu veux pas payer les services d'un professionnel de la création d'entreprise : t'oublies. T'es pas prête à te mettre à ton compte. La Corse épargnée par la Crise ? Une étude du cabinet Asterès montre que la Corse ou l'Ile-de-France devraient souffrir moins du ralentissement que la Franche- Comté. Pour des raisons qui ne tiennent pas seulement au tissu industriel [voir : Samuel Laurent, Le Figaro du 26/01/2009] : La Franche-Comté, l'Alsace, la Haute-Normandie ou le Pas-de- Calais risquent de souffrir plus que les autres de la crise. C'est la conclusion d'une étude du cabinet Asterès, qui montre que les régions ne seront pas égales face à la récession. Pour l'économiste Nicolas Bouzou, fondateur d'Asterès, « dans l'ensemble,les régions les plus industrielles sont plus affectées par la crise tandis que les économies les plus tertiaires (Ile-de-France, PACA, Languedoc-Roussillon) résistent mieux ». « On a travaillé sur les spécialisations sectorielles des régions », explique Nicolas Bouzou au figaro.fr. L'économiste a distingué deux critères : d'une part la proportion de l'industrie, particulièrement sensible à la crise, dans le PIB de la région et ensuite le potentiel de croissance de cette dernière. La crise devrait en effet toucher en premier lieu l'industrie manufacturière (-3,4% prévus en 2009, selon l'Insee) et la construction (-3,6%), tandis que la valeur ajoutée produite par les activités de services ne reculerait que de 0,1%, celle des administrations croissant de 1,8%. Le cabinet a établi des hypothèses, qui ne sont guère rassurantes : en partant d'une récession de 1% sur l'ensemble de la France, Asterès avance un recul du PIB de 2,4% pour la Franche-Comté, région la plus industrielle du pays, où le secteur automobile est très présent. Même problème pour l'Alsace, la Haute-Normandie ou la Lorraine, qui devraient perdre 2,2%, pour la Champagne (-2%), pour le Pas-de-Calais et la Picardie (-1,9%)... autant de régions que leur spécialisation industrielle, et notamment automobile, expose tout particulièrement à la crise. Fonctionnaires et retraités stabilisent l'économie D'autres régions devraient également souffrir du recul des commandes dans l'industrie. Asterès prévoit ainsi un recul de 1,7% pour la Bourgogne, 1,4% pour la Normandie et les Pays-de-Loire, 1,2% pour le Limousin et 1,1% pour Poitou-Charentes. A l'est, Rhône-Alpes, qui représente 10% du PIB national, se situerait à -1,9% et l'Auvergne à -1,8%, là encore du fait d'une présence industrielle forte. En revanche, l'Ile-de-France, qui pèse à elle seule 28% du PIB français, mais où la production de service domine très nettement, devrait tirer son épingle du jeu en ne reculant que 0,2%. Audelà de l'implantation industrielle, d'autres paramètres doivent être pris en compte, comme la part des services administratifs dans l'économie et la part des retraites dans le revenu de chaque région. Les revenus des fonctionnaires, comme ceux des retraités, ne dépendent en effet pas, ou peu, de la situation économique. « Le poids de l'Etat est important car il joue un rôle de stabilisation en temps de crise», explique Nicolas Bouzou. C'est ainsi que la Corse, qui cumule les deux avantages, devrait faire mieux que le reste de la France et afficher la seule croissance positive du pays avec une croissance de 0,1%. Idem pour Languedoc Roussillon (-0,3%), la Bretagne (-0,6%) ou Provence-Alpes-Côte d'Azur (-0,6%). De manière générale, l'étude montre un grand Sud mieux loti que le Nord-est de la France. Commentaire de Corse-Santé : A force d'être considérée comme une région à la traine, la Corse se retrouverait donc en quelque sorte sinon à l'avant-garde du moins plus protégée que d'autres parties du territoire censées être plus dynamiques. Nous nous en réjouissons évidemment, pour notre île, pour notre peuple, et pour tous ceux des nôtres déjà rentrés sur notre terre. Nous nous en réjouissons car les aricles portés à la connaissance de nos lecteurs illustrent encore que " les premiers seront les derniers et les derniers les premiers". Ces articles illustrent une fois de plus - s'il le fallait encore - l'ineptie des théories politico-économiques qui ont pignon sur une rue où le médiatiquement correct danse la jigue avec le prêt à penser. La Corse épargnée par la Crise ? Si oui, Bravo ! |